Cette étude s’intéresse à ce qui fait office de formation pour les enseignants, en prenant pour appui la définition de la formation de Michel Fabre (1992) qui distingue le cursus de formation, le système de formation, le processus de formation et la valeur de la formation. Cette dernière composante de la définition, qui vise à se questionner sur ce qui est formateur ou ne l’est pas, nous a permis d’aller au-delà de la formation formelle et d’appréhender une formation qui serait plus informelle. En partant des représentations que se font les enseignants de ce qui les forme et du rapport qu’ils entretiennent avec ces canaux de formation, nous avons tenté de répondre à la question « Qu’est-ce qui forme les enseignants du secondaire et quel rapport ont-ils à ces formations? ». Pour cela, nous avons réalisé des entretiens avec douze enseignants, débutants et expérimentés, en poste dans des collèges parisiens et en banlieue parisienne et enseignant des disciplines différentes. Les résultats de notre enquête montrent que les formations initiales et continues ne constituent pas les seuls vecteurs de formation pour les enseignants, qu’il existe une formation relationnelle et une auto-formation, et que les enseignants perçoivent l’utilité d’un dispositif de formation quand ils en voient l’utilité immédiate pour leur travail.